Réunies en congrès à Clermont-Ferrand, les petites mutuelles de l'Association de proximité mutualiste (ADPM), dénoncent la perte de l'esprit mutualiste et l'envolée des coûts de gestion qui peuvent dépasser 20 % dans les grosses structures.
Selon Jean-Louis Span, le président de l'ADPM, "on a étatisé les complémentaires santé par des décrets qui imposent, par exemple, de prendre en charge les dépassements d'honoraires, l'optique pour le dentaire". A défaut de suivre ces directives, les mutuelles sont pénalisées fiscalement, s'indigne le président :"A quoi servent alors nos assemblées générales, nos conseils d'administration, si tout est imposé ?".
Se sentant menacées par le mouvement de concentration des mutuelles en train de s'opérer en vue de la généralisation de la complémentaire santé d'ici 2016, les petites structures redoutent les conséquences du prochain décret sur la prise en charge des 2 millions de titulaires de l'ACS (aide à la complémentaire santé). Un appel d'offre doit être lancé pour sélectionner une trentaine de mutuelles, car "du fait de certaines contraintes techniques, seules les plus grosses mutuelles pourront candidater, alors que nous avons aidé de nombreuses personnes à monter un dossier pour l'ACS, et que nous faisons un gros travail sur le terrain", regrette le président de l'ADPM."Pour la première fois, l'octroi de cette aide sera conditionnée à un organisme déterminé, fini la liberté. C'est de notre point de vue, une vraie dérive", dénonce-t-il.
Environ 80 petites mutuelles disparaissent chaque année, et "pendant ce temps, les frais de gestion des grandes mutuelles dépassent les 20 %, quand nos adhérents les limitent à 12 %. Où est l'intérêt de concentrer ?" s'indigne le président.
[Avec Leparisien.fr]